Rassembler l’opposition pour rendre effective la transition en octobre 2025. C’est le souhait de Pascal Affi N’Guessan. Le leader du Front populaire ivoirien (FPI) a lancé cet appel à l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo.
Le rassemblement de l’opposition politique pour une transition lors de l’élection présidentielle 2025 est ce que souhaite Affi N’Guessan.
Le samedi 1er février 2025 lors d’une cérémonie de présentation des vœux de nouvel an avec ses militants à Abidjan Cocody, le président du FPI l’a signifié.
Pour l’ex-Premier ministre, cela doit se faire sous la conduite de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo.
Quel intérêt revêt cet appel surtout qu’il est lancé à moins d’un an de la présidentielle prévue en octobre 2025 ?
De l’avis d’observateurs, l’appel du président du Front populaire ivoirien trouve son sens dans la mesure où cela permettra à l’opposition de ne pas simplement figurer à la prochaine présidentielle.
Dr Eddie Guipié est enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo dans le nord de la Côte d’Ivoire. Il partage cet avis.
« Divisée, l’opposition part perdante parce que la coalition au pouvoir qui est le RHDP a tous les leviers dont les leviers d’Etat. N’étant pas elle-même désunie, elle a un avantage.
Si donc l’opposition présente des candidatures diverses, il est évident qu’elle soit beaucoup fragilisée devant le RHDP qui a gagné les dernières élections que sont les législatives, les régionales et les municipales », analyse-t-il pour 7info.
Pour la présidentielle 2025, de nombreuses formations politiques ont déjà désigné leurs candidats. Mais pas tous.
Parmi eux se trouve le RHDP, le parti au pouvoir. Le président sortant Alassane Ouattara ne s’est pas encore décidé s’il sera candidat ou non.
Âgé de 83 ans, le chef le chef de l’Etat a récemment rassuré sur sa santé et sa capacité à encore servir son pays.
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Il y a également le PDCI où son président et l’ancien ministre Jean-Louis Billon caressent tous deux le désir de porter le flambeau de leur parti.
Les autres formations de l’opposition, dont le FPI, ont presque toutes désigné leurs représentants à ce scrutin présidentiel.
Un constat qui semble ne pas rassurer le président du FPI, d’où l’appel au rassemblement de l’opposition qu’il lance à Laurent Gbagbo.
Mais ce rassemblement de l’opposition est-il possible ? Oui, estime Dr Eddie Guipié.
« La question de l’unité de l’opposition est une des données fondamentales en matière électorale à la veille d’un scrutin comme l’élection présidentielle.
Il est certain qu’une opposition unie derrière un candidat a beaucoup plus de chance et de poids qu’une opposition éclatée en mille et un candidat devant le candidat du parti au pouvoir.
Il faut voir que le candidat du parti au pouvoir fait l’unité de la coalition au pouvoir qu’est le RHDP. Et le président Affi N’Guessan est dans ce qu’on pourrait de la suite de l’appel de Bonoua.
Il demande au président Laurent Gbagbo de prendre ses responsabilités en tant que leader historique de la gauche de coller et réunir encore une fois ces multiples candidatures de la gauche dans un premier temps au sein d’une candidature unique.
Cette union est encore possible. Nous sommes à neuf mois de l’élection présidentielle et vous savez que la vie politique en Côte d’Ivoire est dynamique et ne manque pas de surprises. Donc cette union est possible », analyse Dr Eddie Guipié.
Mais selon l’universitaire, il y a des défis à relever au niveau de l’opposition politique ivoirienne.
« Les défis dans un premier temps sont ceux liés à la question du temps. Il reste neuf mois. Comment s’accorder déjà sur la personne qui va réunir toutes ses sensibilités, ces différentes personnalités.
Même si on sait que le président Laurent Gbagbo a de fortes chances d’être celui qui va fédérer toutes ces énergies de la gauche, concernant la stratégie sera unitaire.
Il faudra se mettre derrière un leader, avoir un projet de société, un programme commun qui pourra attester de l’union de ces partis politiques », fait-il savoir.
Selon Pascal Affi N’Guessan, l’heure est aux actions concrètes pour une alternance politique en octobre 2025.
Après l’appel de Bonoua, a-t-il dit en substance, « le président Laurent Gbagbo doit maintenant œuvrer au rassemblement de toute l’opposition autour de l’essentiel : créer les conditions d’élections inclusives, libres, transparentes et pacifiques afin de rendre possible l’alternance politique en octobre 2025 ».
Richard Yasseu
